Carte blanche à Marie-Pierre Musseau – les mois de l’année et leurs légendes – JUIN
JUIN
C’est le mois de Junon, déesse de la lumière céleste, divinité lunaire qui veille sur les mariages et les ventres ronds.
C’est aussi le mois de la jeunesse, des muses et des vertes prairies, des feux de la Saint Jean et du plus long jour.
Image de la faune en amour, des soirées douces et parfumées, de l’herbe la plus haute à l’apogée de ses essences.
Avec l’or des boutons rivalise l’éclat des coquelicots.
Tandis que les elfes se régalent de son miel, le chèvrefeuille, buisson protecteur des lieux secrets et symbole des liens d’amour, entoure et étreint de ses rames étirées jardins, arbres et buissons.
A l’ombre des sous-bois, entre ombre fraiche et chaude lumière se rassemblent les digitales, fleurs préférées des fées, bienfaitrices et vénéneuses à la fois.
Il est temps d’aller cueillir les herbes de Saint Jean, aux vertus magiques et médicales.
Elles sont nombreuses, on ne sait pas trop combien car le chiffre change selon les régions, les grimoires et les mémoires.
Parmi les plus puissantes, le millepertuis, tourné vers la lumière, chasse le tonnerre et les maladies.
La verveine, herbe à Vénus aux mille vertus, entre dans la composition des philtres d’amour.
Selon Albert le Grand : « qui porte sur lui de l’armoise n’a rien à craindre du feu, du poison et des démons. » L’armoise protège du malheur et des voleurs.
La sauge « salvia » est une plante sacrée qui sauve et guérit à tel point que les druides lui attribuaient même le pouvoir de ressusciter les morts.
De toutes les plantes de Saint Jean, la fougère est la plus magique mais aussi la plus dangereuse à manipuler car le diable la veille ! Elle possède plus de secrets que l’homme ne peut imaginer et connait les lieux où se cachent les trésors.
La photo de l’article – Junon au milieu des nuées – Tiepolo – Le Louvre