Carte blanche à Marie-Pierre Musseau – les mois de l’année et leurs légendes – OCTOBRE
OCTOBRE
De même qu’on ne peut dater exactement le moment où le Moyen Age a laissé sa place à la Renaissance, il y a encore en octobre des journées de septembre.
Les liens de parenté des saisons les obligent à de mystérieux arrangements.
Toutefois, on sait que les jours se font plus courts et que l’hiver est en route.
De somptueux artifices se déploient et les frondaisons, avant de s’effeuiller, s’empourprent.
Ici, un feu follet saute de branche en branche, toujours en mouvement, habile à se déplacer, petit écureuil au minois rusé, aux oreilles en pointe, à la silhouette fuselée.
On le dit né du croisement d’une renarde et d’un lutin et on en fait aussi le compagnon des fées.
Occupé à amasser de copieuses quantités de noix et de noisettes, il part à la recherche d’un douillet refuge pour se protéger des grands froids à venir.
Là, un petit garnement, pas pressé de rentrer, ivre de jus de pomme et de toutes sortes de baies : le lérot.
Comme abri pour passer les mauvais jours, il a choisi le grenier où il pillera les réserves.
Il y mènera un tel tapage que les habitants inquiets croiront leur maison hantée !
Octobre, c’est le temps des labours.
Pour qu’il puisse faire son travail dans de bonnes conditions, le laboureur doit maintenir de bonnes relations avec le petit peuple des esprits des champs et des haies.
Il ne faut jamais oublier de laisser un petit coin herbu pour que les fées puissent venir danser et pour qu’à la belle saison, les oiseaux, la petite faune et les papillons y trouvent de quoi se nicher, picorer, grignoter, butiner …
Le tableau de cet article – Paysages d’automne – Vincent Van Gogh – 1885