Carte blanche à Marie-Pierre Musseau – les mois de l’année et leurs légendes – MAI
MAI
De tous les mois du calendrier, c’est le préféré.
Mois des fleurs, mois des fées, mois des amours et de toutes les promesses.
La rosée de jouvence remplace la gelée blanche.
Il y a quelques temps déjà, les garçons du village se faufilaient sous les fenêtres des filles pour accrocher un « mai » aux volets ou au faîte de la cheminée. Je ne suis pas sûre que ces rituels existent encore de nos jours, peut-être en des lieux reculés de nos campagnes profondes !
Chaque branche, selon le langage des arbres, portait un message.
La nuit du 30 avril, les jeunes gens s’en vont couper le « mai » destiné aux jeunes filles en âge de se marier.
Cette tradition connait un tel succès qu’à partir du 13ème siècle, des châtelains interdisent aux paysans de « quérir le may » car ils saccagent leurs forêts.
Certains font même garder les bois.
Parfois, au matin du 1er mai, la jeune fille découvre le « mai » au son d’une aubade mais les jeunes gens n’expriment pas que leurs amours.
Les filles volages appréhendent de découvrir leur « mai » mais bien souvent, leur père se lève à l’aube pour vérifier les branches et les changer si besoin.
Certaines variétés d’arbres symbolisent des sentiments bien différents.
En voici quelques exemples :
– l’épine noire : méchante
– le cerisier : dévergondée
– Le pommier : alcoolique
– le genêt : cruelle
– le sureau : vertu douteuse
A contrario :
– le chêne : je t’aimerai toujours
– le laurier : tu me plais
En ce mois de mai médiéval, plusieurs coutumes célèbrent le retour du printemps, la renaissance de la végétation.
Il est d’usage de « s’esmayer », ce qui signifie porter une couronne, une guirlande feuillue ou un tissu vert et celui qui oublie risque fort de recevoir une cruche d’eau en plein visage, avec la formule consacrée : « je te prends sans verd »
La couleur verte, « viridis » en latin, est une couleur courtoise, la couleur de l’amour naissant, de la chevalerie et des tournois mais c’est une autre histoire …
L’image extraite de l’ouvrage Les Très Riches Heures du duc de Berry mois de Mai peinte par Paul de Limbourg.